Je ne suis pas une experte en éducation, loin de là… Il m’arrive souvent de me tromper, de m’énerver, de crier ou tout simplement de ne pas savoir quoi faire face à telle ou telle situation. Ma première réaction, donc, quand j’ai eu vent du thème Belgomums pour ce mois de septembre, à savoir « nos astuces éducatives », était de passer mon tour ne me sentant pas légitime pour vous parler éducation ou apprentissage. Et puis, lors d’une discussion, quelques amies bien intentionnées qui se reconnaîtront ont mis en évidence que l’expérience, mon expérience, pouvait également être valorisée et qu’il n’était pas nécessaire d’avoir fait une licence en psychologie du minus pour donner son avis. Voici donc un petit melting pot des solutions, pistes, astuces que nous mettons en pratique à la maison. Elles sont issues en vrac de mes lectures, du bon sens, de mon imagination, de conseils d’autres parents et de rencontres avec une psy pour minus. Je vous les livre dans le désordre, sans réel fil conducteur mais dans l’espoir que cela puisse vous aider ou aider vos minus dans certaines situations. Elles répondent à mes questionnements, mes errances et mes doutes face aux petit soucis quotidiens : terribel two, crises de colère, naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, frustrations, apprentissage de la propreté, peurs du soir ou angoisse de séparation…
- Les livres. Quel que soit le « problème » rencontré, mon premier réflexe est toujours de chercher un livre adapté à l’âge du minus et pouvant l’aider à appréhender la situation. La littérature enfantine est d’une extrême richesse et j’ai presque toujours trouvé une lecture appropriée. Elle permet de mettre en histoire une situation rencontrée à la maison ou à l’école, de dédramatiser, de se mettre au niveau du minus et de mettre des mots sur leurs questions ou angoisses. « Grosse colère », par exemple, nous a bien aidé vers trois ans; « Les questions des tout-petits sur la mort » un peu plus tard, « Les émotions » dans la collection « Mes p’tites questions » pour les 6-8 ans, « A ce soir » de Jeanne Ashbé pour l’entrée à l’école ou à la crèche ou « Les questions des tout-petits sur les méchants » au moment des attentats… Toute la collection Petit Poilu est également épatante. Pareil au niveau de mes lectures, j’y ai glané quelques infos et pistes. Je vous conseille évidemment les livres de la célèbre Isabelle Filliozat (« Au cœur des émotions de l’enfant ») et un bouquin intitulé « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, « .
- Le tableau de motivation. Rien ne remplace la discussion et une carotte seule ne servira pas à grand-chose mais un système basé sur la motivation et les récompenses fonctionne très souvent avec les minus. Cela les aide à modifier en douceur le comportement, à prendre confiance en eux et favorise l’estime de soi. Il permet d’insister sur le positif, les progrès et de dire au minus qu’on est fier de lui. Chaque fois que nous en avons utilisé un avec le Minus, cela a donné des résultats assez rapidement. Vous pouvez bidouiller votre tableau comme vous le désirez. De la simple feuille avec des bonhommes qui sourient au tableau DIY plus sophistiqué, tout est bon. Ex : Choupette numéro 2 a un peu difficile avec la propreté de nuit, vous lui proposez un calendrier où on inscrira un soleil à chaque nuit sans accident. Votre minus refuse de se coucher depuis quelques semaines et hurle pour dormir dans votre lit, même chose, vous proposez un tableau où il pourra coller un autocollant à chaque « mise au lit » réussie. Idem pour toutes les autres situations. Vous pouvez ajouter une récompense au bout de X bonhommes qui sourient mais ce n’est pas obligatoire. Attention, ce type de tableau doit être, selon moi, temporaire et servir de coup de pouce quand on se trouve dans une impasse. Pas question de régenter toute leur vie ou tous leurs comportements de la sorte.
- Gestion de la colère. Voici trois petites astuces qui fonctionnent très bien quand la crise de colère est là. L’idée est de détourner leur attention et de leur permettre de trouver une soupape pour décharger le surplus de frustration. Première idée, toute simple, faire le ballon avec son ventre. Encourager donc le minus à gonfler son ventre d’air en soufflant et en créant avec son ventre un beau gros ballon. En général, au bout de deux minutes, la crise est passée et le dialogue peut reprendre. Deuxième astuce : créer avec le minus (avant la crise évidemment) une bouteille de la colère. Prendre une bouteille en plastique, la remplir d’eau (que vous pouvez colorer) et de petites paillettes achetées dans un magasin de décoration. Fermez la solidement et mettez la de côté après avoir expliqué au minus que lors de sa prochaine grosse colère, il pourra secouer la bouteille dans tous les sens pour se calmer. Idem pour le coussin de la colère qui sert à crier, taper et secouer dans une pièce calme… Tout ceci fonctionne en général jusque six ans.
- Le mur de la fierté. La vie des minus, même petits, n’est pas toujours simple avec toutes ces émotions à gérer. L’estime de soi est un travail quotidien à mener avec eux pour les aider à grandir harmonieusement. Une belle idée proposée par une psy est de créer dans sa chambre un mur de la fierté. C’est très facile à réaliser, une simple grande feuille épinglée sur le mur peut suffire. Elle vous servira à écrire avec le minus, tous les jours ou ponctuellement, quelque chose dont il est fier. Cela peut aller de « j’ai fait mes lacets tout seul pour la première fois » à « je fais du karaté », « j’ai fait du vélo sans les petites roues », « je n’ai plus de lange la nuit », « je n’ai plus peur des chiens », « j’ai goûté des épinards », « je n’ai pas pleuré en arrivant au stage ce matin » et j’en passe…
- Raconter sa journée. Tous les parents le savent, un minus qui sort de l’école n’est pas vraiment logorrhéique. A la question « Comment s’est passée ta journée, qu’avez-vous fait ? », vous obtiendrez au mieux un « bien » au pire un « je sais pas ». C’est un peu énervant et surtout cela n’aide pas le dialogue et le repérage des éventuels problèmes ou angoisses qu’ils ont pu rencontrer. Il y a peu, j’ai découvert sur Facebook une petite liste de questions à leur poser qui change de l’interrogatoire quotidien et qui leur donne vraiment envie de raconter différemment. Cela fonctionne à merveille avec le Minus et c’est maintenant un plaisir. Vous pouvez vous baser sur une liste trouvée sur le net ou créer la vôtre, l’idée est de poser des questions originales et drôles, vous pouvez même en choisir cinq chaque jour et varier. Des exemples : qu’est-ce qui t’as fait le plus rire aujourd’hui ?, est-ce que l’instituteur s’est fâché aujourd’hui ou a t’il eu un fou rire ? qui avait le meilleur goûter ?, est-ce que quelqu’un t’a énervé aujourd’hui?, avec qui as-tu joué le plus ?, quand est-ce que tu t’es senti le plus fier de toi aujourd’hui ?, si un de tes copains pouvait remplacer l’instit pour une journée, qui aimerais-tu que ce soit ?, as-tu vu quelqu’un se mettre les doigts dans le nez ?, est-ce que quelque chose te déplait pour le moment à l’école ?, sur une échelle de un à dix, comment était ta journée ?, quel était le meilleur moment de la journée? etc…. Cela fonctionne évidemment après un camp scout, un week-end chez papy et mamy ou une journée de stage…
- La technique du choix. Cette astuce est bien connue mais je vous la remets ici au cas où. Il s’agit de donner l’impression au minus en plein terribel two (ou three) qu’il est le maître du monde. On ne lui dit donc pas « viens prendre ton bain » mais « tu préfères prendre ton bain maintenant ou dans 10 minutes ? » ou « tu veux prendre un bain ou une douche , » ou « tu vas prendre un playmobil ou une petite voiture pour aller dans ton bain , ». Vous avez compris le principe, c’est pareil avec la couleur du pyjama ou l’histoire du soir, l’idée étant qu’il ait le sentiment d’avoir le choix.
- Petit cœur et autres grigris. Découverte il y a plusieurs années chez ma blogueuse préférée Marjoliemaman, l’astuce du petit cœur dessiné sur la main fonctionne à merveille pour les angoisses de séparation, les premiers jours d’école ou les départs en camp scout. Ce petit cœur que vous dessinez au feutre sur la main du minus qui porte le sien en bandoulière servira de lien magique entre lui et vous et de remède aux gros chagrins. Pour les séparations un peu plus longues ou un peu plus difficiles, vous pouvez opter pour un grigri un peu plus conséquent : une petite peluche par exemple achetée pour l’occasion, un petit bracelet ou tout autre objet qui lui remontera le moral et lui fera penser à vous. Je glisse souvent également dans le sac du Minus quand il part pour plusieurs jours, une photo de famille ou des petits mots doux (il ne sait pas lire mais des cœurs et des bisous tout le monde comprend).
- Dédramatiser les erreurs. Certains minus sont angoissés, perfectionnistes ou abandonnent un jeu ou un exercice dès qu’ils ont fait une erreur ou s’ils n’y arrivent pas du premier coup. C’est souvent assez difficile à gérer pour le minus comme pour le parent. Un très bon conseil qui nous a été donné par une psy pour minus, c’est de dédramatiser et de montrer au minus que les grands aussi se plantent et que cela n’est pas grave du tout. Dessinez par exemple avec lui et faites exprès de dépasser un tout petit peu de temps en temps tout en disant un truc du genre « oh, j’ai dépassé, c’est pas grave ». Quand vous ratez un gâteau ou renverser quelque chose, n’en faites pas un drame devant eux, l’idée est de leur montrer que les grands aussi font des bêtises et des erreurs, que cela n’est rien et qu’on peut réessayer avec le sourire. Vous pouvez également partager avec eux une difficulté que vous avez rencontrée quand vous étiez minus.
- Échanger les rôles. Cela ne fonctionne pas avec les tout-petits, mais depuis deux ans, quand le Minus fait une grosse crise ou une grosse bêtise, je lui demande ce qu’il ferait à ma place. Que penserait-il d’un petit garçon qui se roule par terre pour ne pas aller se coucher et comment il interviendrait ? C’est assez drôle parce qu’il accepte de jouer le jeu avec sincérité et il est en général assez dur avec lui-même. Les punitions qu’il propose de s’infliger sont en général assez disproportionnées. Cela permet aussi de lui demander si en tant que parent il aurait fait quelque chose différemment pour gérer la crise ou la prévenir.
Voilà, je pense que cet article touche à sa fin, j’ai sûrement oublié des choses mais je compte sur vous pour partager vos astuces en commentaire.
Bonne journée les parents !!
septembre 23, 2016
Joli Melting pot plein de belles idées. C’est vrai que c’est pas simple de se sentir « légitime » quand on parle de pédagogie et d’éducation. Je suis souvent (surtout pour le moment) à coté de la plaque et je perds facilement mes moyens. Par contre, j’utilise beaucoup les livres, c’est un vrai vecteur de communication à la maison.
septembre 23, 2016
Bonne idée pour « l’interrogatoire » de retour de l’école! Effectivement, l’impression que ma fille n’a jamais rien fait… Et vu qu’on vient de changer de pays et donc, d’école, j’ai envie de savoir comment ça se passe et si elle apprécie ses journées et son nouvel environnement. J’essaierai dès ce soir!
septembre 23, 2016
Vous partez longtemps ?
septembre 23, 2016
Il est très chouette ton article ! J’y pioche des bonnes idées à mettre en pratique avec mes filles ! Merci !
septembre 26, 2016
merci !!
septembre 23, 2016
En tant que grand-mère, j’y trouve aussi plein de chouettes idées, par exemple, le mur de la fierté! Merci!
septembre 23, 2016
Chouette !
septembre 23, 2016
Très bel article, plein d’astuces facilement applicables. Tu as bien fait de l’écrire, tu sais <3
septembre 23, 2016
Merci !
septembre 23, 2016
Je me retrouve beaucoup dans tout ça (la technique du faux choix, j’avoue… j’adore :-), les livres pour enfants qui aident à mieux comprendre, le tableau de motivation et le coussin de la colère, je confirme, tout ça fonctionne à merveille! ) Mais je retiens les questions après l’école et le tableau de la fierté, deux pistes vraiment géniales qui m’aideront beaucoup pour savoir ce que ma Mistinguette fait de ses journées, mais aussi pour marquer le coup pour chaque effort qu’elle fait… et à 3 ans, chaque effort, c’est une montagne qu’on a franchie ! Merci !
septembre 23, 2016
Contente que tu y aies trouvé qqch !!
septembre 23, 2016
Un joli billet avec plein de superbes idées…
septembre 23, 2016
Grand merci !
septembre 24, 2016
ici on applique aussi la technique du faux choix, hihi ça fonctionne encore assez bien. Par contre pour la colère je vais tester la bouteille (les paillettes ça va le faire non ? 😉 on a déjà lu grosse colère car lu en classe l’année dernière et je l’ai une fois loué à la biblio. Pour le retour de l’école si je demande tout se suite « elle n’a jamais rien fait » mais après quand elle veut tout d’un coup elle raconte, mais ajd j’ai essayé ta technique et je dois dire que ça à bien fonctionné. Merci pour cet article. Perso je n’ai pas de truc en plus, pas de soucis pour manger , dormir donc ça va. Le petit soucis était les dessins animés dès le retour de l’école mais je pense être en train de bien résoudre le problème en fixant des jours sans tv et ça passe (à la place bricolage, cuisine, jeux société ensemble-Ce que l’on fait déjà mais pour le brico et la cuisine de temps en temps, les jeux assez souvent par contre) et puis bon il y a le petit frère dont il faut aussi s’occuper 🙂
septembre 29, 2016
De jolies idées et astuces, certaines que nous partageons déjà et d’autres que je garde en stock ! Idem pour les idées lectures !
octobre 2, 2016
Bonjour,
Je prends pas souvent le temps de lire les blogs des belgomums mais là, je profite de la sieste de ma toute petite pour trainer un peu sur mon ordi. Et vraiment j’ai trouvé cet article super chouette ! Ma petite n’a que 15 mois donc il y a plein de choses que je ne peux pas encore appliquer mais je vais tout retenir pour le ressortir en temps voulu 🙂
Je trouve super que vous ne suiviez pas une seule méthode mais que vous ayez trouvé le melting pot qui convient à votre petite famille !
Merci, donc, pour tous ces conseils !