Lorsque j’avais noté distraitement l’adresse du restaurant en vue de notre sortie du soir, je m’étais fait mentalement la réflexion que JeZus-Eik ça sonnait diablement exotique pour une virée gastronomique un jeudi. Vous remarquerez à cette occasion que je suis vraiment très mauvaise en géographie y compris à l’échelle de la Belgique et que je ne suis pas du tout au courant que Notre-Dame-des-Bois (Jezus-Eik en français), c’est juste à côté de Bruxelles, à côté d’Overijse pour être encore plus précise. Tout ce bavardage pour vous dire que finalement, aller manger chez Alain Bianchin , un superbe restaurant étoilé situé à la sortie du Ring, ce n’est pas beaucoup plus compliqué que d’aller manger et se garer dans le centre-ville, c’est même, bien souvent, plus rapide.
Une fois arrivé, nous découvrons une salle de restaurant lumineuse et à la décoration épurée, le cadre idéal et discret pour une soirée romantique ou un repas en famille ou avec des collègues. Le tout dégage une impression chic mais chaleureuse assez agréable. Le personnel de salle est très sympathique et peu avare en explication sur les vins et le repas ce qui n’est pas pour nous déplaire. La cuisine est ouverte et permet d’admirer le ballet du chef et de son second. Le chef passe d’ailleurs saluer les tables à la fin du repas comme cela se fait dans les grandes maisons.
Voici pour le cadre, passons maintenant au principal : le boire et le manger !! En dégustation, nous avons dévoré des « madeleines aux olives noires, anchoïade », des « petits gris de Namur, espuma oseilles » que j’avoue avoir courageusement laissé à mon compagnon de table et une « royale de foie gras, parmesan » qui était irrésistible. Comme première entrée, ce sont les tomates qui étaient à l’honneur, comme au Gré du vent, visiblement c’est l’année de la tomate ! Ici, il s’agissait de tomates de collection, glace burrata/vanille fumée (super originale et délicieuse) et eau de tomates (le jus de cuisson). Cette entrée légère et parfumée était accompagnée d’un vin Domaine de la Garrelière de 2016 (Loire). En deuxième entrée, j’ai adoré les langoustines impériales cuites à la vapeur de crustacés, pâte de noix et nougatine sarrasin-sésame. Beau et bon !! C’est un vin autrichien qui accompagnait les langoustines (Domaine Jaunegg « Schlossberg » 2015). Comme dernière entrée, un « filet de Saint-Pierre de ligne, aubergine fondante, fenouil et jus de poisson safrané » très fin avec un Languedoc (Domaine Auphilac 2017).
J’avais un peu peur du plat car le chef de salle avait annoncé qu’il s’agissait de pigeon, pas vraiment ma tasse de thé mais comme souvent dans les restaurants étoilés, le chef arrive à nous faire aimer même les produits que nous ne voulons d’habitude pas retrouver dans nos assiettes. Ce pigeon fermier du Tarn et Garonne était servi avec des girolles, des carottes et un jus court. En dessert, une « crème de mascarpone chocolat blanc, fruits rouges et sorbet fraises » parfaitement maîtrisée et qui m’a réconcilié avec les desserts dans les restaurants gastronomiques. µ
Bilan : une délicieuse soirée gourmande dans un cadre très agréable. Quelques mots, quand même (ne parlons pas que de nourriture), sur le chef qui a ouvert ce restaurant éponyme en 2015 et après une carrière déjà très riche. En effet, après avoir œuvré dans de belles maisons telles que le Hilton et le Barbizon, il seconde Pascal Devalkeneer dans son ouverture du Chalet de la Forêt et, avec lui, gravira les étoiles durant près de 13 ans. S’ensuit un passage de trois ans à la Villa Lorraine où il reconquerra l’étoile perdue avant d’ouvrir à son compte cette maison de rangée dans l’ilot « Horeca » de Notre-Dame-au-Bois, au cœur d’une offre variée alliant cafés, tavernes et brasseries pour tous les goûts.
Laisser un commentaire