Comme le lapin d’Alice au pays des merveilles, je cours, je cours, je cours… Je ne sais pas toujours très bien après qui ou après quoi; le temps qui file, le Minus pour qu’il mette ses chaussettes, le métro, la Missnuscule qui a décidé de jeter par terre tout ce qui lui tombe sous la main ou ma raison quand j’ai cinquante trucs à penser en même temps… Je cours pour répondre à mes mails professionnels, « bloguesques » et amicaux dans un délai que j’estime raisonnable, je cours entre deux réunions (surtout quand l’une d’elles est à Namur), je cours pour arriver à l’heure ou plutôt à l’heure qui me semble acceptable à la crèche et à l’école, je cours pour faire des courses pour le repas du soir et ensuite je cours pour le préparer, bref, pas besoin d’un dessin, vous l’aurez compris, je cours pour à peu près tout pour le moment…
Rien d’exceptionnel, je m’en rends bien compte, c’est sans doute le quotidien de tous les hommes et de toutes les femmes qui allient travail, amis, famille et loisirs (qu’il s’agisse d’un blog ou de cours de tennis). Rien d’exceptionnel mais, après une période plus calme due au chômage, il faut sans doute que je me laisse un peu de temps pour m’habituer. Oui, mais voilà, justement, du temps je n’en ai pas… Je me suis donc mis la pression pour que tout roule tout de suite en espérant que rien ne vienne enrayer mon moteur en rodage… Foncer, mordre sur sa chique, fermer les yeux et se répéter « jusqu’ici tout va bien »… Mais, évidemment, c’était sans compter sur le fait qu’il y a toujours quelque chose qui vient gripper la machine, déstabiliser la meilleure des organisations : la varicelle d’un minus, un mal de tête tenace, une réunion qui s’éternise, un article à écrire d’urgence, une soirée qui termine plus tard que prévu, toutes ces petites choses que l’on n’avait pas anticipées mais avec lesquelles il faut composer. Alors, on arrête la course pour quelques instants, on réorganise, on appelle à l’aide, on corrige, on supprime, on s’adapte… Et pour le moment, finalement, mise à part cette foutue impression de courir en permanence, la famille Minus mène sa barque plus ou moins correctement. Pas encore d’oubli de minus à la crèche, de crises de larmes ou de paquet de chips en guise de repas à déplorer depuis le début des hostilités.
Oui mais bon, malgré tout, quand est-ce qu’on arrête de courir ? Qu’on prend le temps de se poser, de rêver, de profiter ? Parce que finalement se réjouir d’arriver à tout mener de front, mesurer la réussite de sa semaine à l’aune du nombre de défis relevés, considérer qu’on a bien fait quand on a tout fait, n’est-ce pas passer à côté de l’essentiel ? Je me rends bien compte que cet article est un peu décousu, cela est sans doute du au fait que je l’écris comme on pense à haute voix, comme une réflexion qui se construit au fur et à mesure qu’elle s’énonce. Et face à ce constat, je me dis que mon devoir pour la semaine prochaine sera d’essayer de prendre du temps… De laisser Wonderwoman et Supermaman sur le côté et de tenter d’être juste une maman, une femme et une amie qui fait de son mieux… Prendre le temps de respirer, de la réflexion, d’une bonne soirée télé, d’un puzzle avec le Minus ou d’une balade avec la Missnuscule.
Laisser un commentaire