Des bouts de moi…

Depuis plusieurs semaines, nous vivons dans les caisses et les cartons. Je ne vous fais pas un dessin, un déménagement ce n’est pas rien surtout quand on a deux petits minus dont il faut s’occuper en parallèle. Samedi, c’était le grand jour et avec l’aide de quelques précieux amis (et de trois déménageurs pros), nous avons mis nos caisses et notre vie dans un gros camion direction une jolie maison à quelques kilomètres à peine. Je vous parlerai d’ici quelques jours de cette maison qui va maintenant abriter nos joies et nos peines et, une fois les caisses défaites, je vous ferai faire un petit tour du propriétaire (enfin quand ce sera présentable). En attendant, en bonne sentimentale, j’ai envie de vous parler encore un peu de ce lumineux duplex qui nous a servi de nid pendant près de six ans.

Six ans, deux grossesses, deux minus, des rires, des larmes, de très bonnes et de très mauvaises nouvelles, des cabanes sous la table et un gros chien, il s’en est passé des choses pendant cette période. J’ai l’impression, comme dans la chanson de Goldman, d’avoir laissé « des bouts de moi au creux de chaque endroit, un peu de chair à chaque empreinte de mes pas »…

Dans notre chambre : des éclats de rire, des nuits sans sommeil, des mises au sein et des biberons donnés les yeux fermés en somnolant à moitié, des siestes avec la Missnuscule et ses petits pieds froids dans mon dos, les jouets du Minus qu’on découvre sous la couette au moment de se coucher (« Tiens, il y a un truc qui me rentre dans le dos ? Ah, oui, une épée et un Playmobil, normal »), des heures à refaire le monde avec Magnus alors qu’il est l’heure de dormir depuis longtemps, des bisous du matin, le gros chien qui squatte le lit en essayant de se faire tout petit malgré ses 60 kilos, les matins où l’on se réveille la gorge nouée avec un blues implacable sans savoir pourquoi, les matins où l’on se réveille avec la joie au cœur en sachant très bien pourquoi, les petits malades qui nous rejoignent au milieu de la nuit et la vue sur le parc…

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Dans la salle de bain : les bains du Minus et puis du Minus rejoint par sa sœur, leur complicité, les éclats de rire et l’eau qui coule partout (je râle un peu pour la forme mais en fait je m’en fous), les « mets plus de mousse, maman », leur tête la première fois qu’on leur sort un sèche-cheveux, les essuies qu’on fait chauffer sur le radiateur pour qu’ils aient bien chauds en sortant, les nez à rincer au sérum phy (dans les hurlements bien sûr), les prises de température d’un air inquiet, le bain volé qu’on ose prendre une fois qu’ils sont couchés en se vautrant dans la mousse et le gros chien qui se réfugiait dans la baignoire les soirs d’orage…

Dans la cuisine : les gâteaux préparés avec le Minus, les purées des débuts, les petits plats mitonnés avec amour et les pizzas des soirs de flemme, le frigo recouvert de dessin, la machine à café vexée de n’être jamais utilisée, mes 50 tupperwares sans couvercle, les vitamines du matin, les bons petits plats déposés par la grande-marrante et les bibis de la Missnuscule qui sèchent.

Dans le salon et la salle à manger : les longues soirées cocooning devant les innombrables séries que nous dévorons Magnus et moi, le Minus bouche bée devant ses premiers épisodes de la Petite Taupe et maintenant devant Chaplin, ses défilés de déguisement, les premiers spectacles, les soirées papotes avec les copines, les photos des amis et des grands-marrants partout sur les murs, les brunchs de Noël et les soirées raclette, les Playmobil étalés partout et le camion de la Miss, les séances chatouille ou catch sur le canapé, le téléphone qui sonne et un minus qui veut toujours répondre,  les disputes aussi parfois, les orchidées aux fenêtres, les livres des minus toujours plus nombreux, le gros chien qui ronfle avachi sous la table basse et un vieux doudou abandonné…

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Dans leur chambre : les nuits entrecoupées, les mises au lit un peu trop longues, les histoires du soir, les rituels qui apaisent, les mains sur le front, les couettes qu’on remet au milieu de la nuit en volant un bisou, le sol jonché de jouets, les murs recouvert des premiers amours du Minus (Folon, Flash Mc Queen, le Gruffalo, éclectique le Minus), les veilleuses et les portes entrouvertes parce qu’on a un peu peur, les crises de colère et les copains qui dorment au pied du lit.

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Six ans et une page qui se tourne… Six ans et une page blanche à écrire… Merci pour tout joli duplex…

Maud Rendez-vous sur Hellocoton !
2 Commentaires
  • Camila Navetta sur Facebook
    octobre 28, 2015

    C’est bouleversant … j’ai aussi laissé notre bel appartement samedi dernier, avec un petit pincement au coeur puisque c’etait notre nid depuis 4 ans et celui qui a vu grandir ma poupée … Mais c’est aussi une nouvelle étape: en tant que propriétaire 🙂 Allé courage à nous deux pour les caisses !

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