Depuis toute petite, j’ai toujours tendance à en demander plus… Plus à mes proches, à moi-même, à la vie en général… Sans doute une question de caractère, d’idéal et d’éducation… Je fuis les compromis, la tiédeur, la médiocrité, les choix faciles et la résignation. J’exige de la passion, des sentiments forts, un métier enrichissant, des amis présents, des valeurs à défendre, des minus qui dorment la nuit et un Magnus qui multiplie les marques d’affection. Au risque de courir plus que de raison, d’être déçue ou jamais satisfaite. Et aujourd’hui, je doute… N’est-il pas temps d’abaisser mes prétentions ?
Bien sûr, je ne fais pas ici l’apologie du « contentons-nous de ce qu’on a »… Non, je ne pourrais pas… C’est bien sûr une force de chercher inlassablement le mieux mais pas à n’importe quel prix… Pas en s’épuisant ou en épuisant les autres. Je pense qu’il est temps pour moi de continuer cette quête de la perfection, de mes idéaux mais en y ajoutant un peu de souplesse. Souplesse vis à vis de moi et des autres. En demander moins…
En demander moins à moi-même… Maman, travailleuse sociale, amie, marraine, blogueuse, je gère à peu près quatre ou cinq agendas, j’essaie d’être toujours à l’heure, de répondre à tous mes mails, d’être présente pour mes amis, de ne pas oublier le goûter de l’un et le déguisement ou l’inscription à une activité de l’autre… Et je vis chaque oubli, chaque erreur, chaque distraction comme un manquement à mes devoirs. Alors que finalement, le monde ne tournera pas moins vite et moins bien si je foire de temps à autre, non ?
En demander moins à mes minus. Le Minus est difficile pour manger ? Qu’importe, je suis sûre qu’une fois ado ou adulte il dévorera ses assiettes ! La Missnuscule se réveille trop le matin, et bien tant pis, cela ira mieux dans quelques mois ou quelques années… Ils font des crises ? Ne disent pas bonjour en arrivant quelque part ? Soit… Finalement, gardons en tête l’essentiel : en faire des hommes et des femmes libres et généreux, tolérants et ouverts, le reste, ils feront comme ils veulent et les presser comme des citrons n’y changera rien…
En demander moins à la vie… Oui, j’ai fait une fausse couche il y a quelques années et c’était injuste. La brûlure ne s’est pas effacée mais j’ai aujourd’hui deux minus qui comblent mon quotidien. Oui, tout ne se passe pas toujours comme je le voudrais. Et en bonne psychorigide, la moindre petite contrariété, tout ce qui sort du plan initial est mal vécu. Pourtant, il serait temps d’admettre que le quotidien des « grandes personnes » qui plus est, aromatisé de deux minus, est en général composé de pas mal d’imprévus, autant donc les accepter avec le sourire (qui peut-être crispé, allez).
Encore un article un peu décousu… Ce sont souvent ceux que j’écris comme je pense… J’ai l’idée de départ « il est temps que tu apprennes à en demander moins » et le reste sort au forceps comme je vous l’écris. Un accouchement en ligne… Une bouteille à la mer… Une ébauche de réflexion… Pas une résolution de nouvelle année, d’abord parce qu’il est un peu tard pour cela et puis ceux qui me suivent depuis longtemps savent que j’ai horreur de cela… Non, juste l’envie de garder le cap et mes exigences sur les choses essentielles mais de mettre un frein sur tout le reste… Le futile, ce sur quoi on n’a pas de prise et l’humain… Et puis peut-être que c’est en demander moins pour en cueillir plus…
février 16, 2015
J’ai toujours su que j’avais une soeur jumelle quelque part… En demander moins, arrêter d’exiger que tout soit parfait, accepter l’imprévu et ses « foirages » comme autant d’occasions de rire un bon coup, embrasser la vie comme elle vient, en y trouvant son compte, laisser le passé au repos puisqu’on ne peut quand-même rien y changer… j’ai longtemps assimilé tout cela à de la résignation pure et simple. Aujourd’hui, je comprends qu’en fait il s’agit plutôt d’une forme d’intelligence liée à l’expérience de la vie et la maturité avec comme potin de mire plus de sérénité. On y arrivera… petit à petit, avec qq ratés, mais on ne s’y arrêtera pas, n’est-ce pas?
février 16, 2015
Tout à fait d’accord avec toi ! Merci pour ce commentaire qui complète si bien ma réflexion… Bises jumelle !
février 16, 2015
Coucou! (tu me reconnaîtras bien lol)
Perso, je n’ai pas de minus à mon actif. Mais tant de choses du passé m’ont blessées et j’ai une belle épée de Damoclès sur « ma tête ».
Je vis ma vie de célibataire comme je peux mais je dois faire attention à certaines choses. Avec les années, j’apprends à relativiser certains imprévus. et à vivre avec. Aussi non je n’avance pas.
février 16, 2015
Se contenter de ce qu’on a, non mais être heureux avec ce qu’on a, oui
février 17, 2015
Merci pour cet article, j’aurais pu l’écrire! Je comprends et je partage ta vision du monde, des relations humaines, du devoir… C’est bien ce qui nous pose problème, cette envie de bien faire et d’avoir la même attitude des autres en retour. Mais comme tu dis, il faut apprendre à lâcher, ce qui ne veut pas dire baisser nos exigences, se contenter, non ce n’est pas ça, c’est juste accepter parfois de ne pas pouvoir tout faire quand on voudrait, mais petit à petit, chaque chose à son temps, et puis oui profiter de ce qui vient sans se focaliser sur ce qui n’est pas arrivé, sur la déception que ça peut entraîner. Juste respirer le petit bonheur quotidien, la beauté des choses, mettre tout le positif en avant pour enfin se jeter derrière les épaules les idées négatives qui nous polluent nous empêchant de vivre en paix.
Bonne continuation sur cette voie, je pense que tu vas arriver à être plus sereine. .-)
février 20, 2015
Je me reconnais totalement dans ce billet… Avec aussi un ptit mari qui me trouve bien souvent insatisfaite.
Je pense que le lâcher prise est essentiel, et même si je n’y arrive pas pour tout, j’essaie d’en faire mon petit credo quotidien 😉 Depuis la vie à la maison est moins tendue et tout le monde se sent bien mieux, moi aussi…