Dans un premier article, j’ai pris plaisir à vous raconter les prémisses de notre histoire : les premières fois, les hésitations, la décision de fonder une famille et l’attente… Et puis, un beau jour (oui, même s’il pleut des cordes, dans votre souvenir, cela restera un beau jour) vous découvrez, souvent via un test de grossesse, qu’une petite graine est en train de pousser dans votre ventre. Pas encore un bébé, non, mais une promesse, un espoir et des milliers de projets qui se bousculent dans votre tête.
La surprise et la joie passée (quoique la joie reste), commence la période que j’aime le plus, celle qui fait que je pourrais sans doute passer la moitié de ma vie enceinte (si on élimine les vergetures et les jambes lourdes) : cette période où l’on rêve des heures durant avec le papa ou les copines (ou même parfois avec sa voisine de tram) à son visage, son futur prénom, la décoration de sa chambre ou la couleur de ses vêtements. Je me rappelle de chacune de ces conversations et j’en ai gardé un souvenir ému. J’ai adoré être enceinte : préparer leur venue, les sentir cogner à « la porte », réagir à la main de leur papa. Certes, il y a eu des moments un peu moins doux, mais je retiens l’impatience, la joie et l’impression d’être plus que jamais en vie.
Neuf mois c’est à la fois très long et très court… C’est qu’il en faut du temps pour se sentir prêts, pour appréhender cette nouvelle vie à venir, pour préparer la chambre, la liste de naissance, les faire-parts et faire des réserves de sommeil. Cette attente est jalonnée de petits rendez-vous symboliques et rassurants : les visites chez la gynécologue pour vérifier que tout va bien et poser les soixante questions que l’on a préparées et les échographies que j’ai souvent vécues comme des moments très angoissants mais libérateurs.
Je n’étais immunisée ni pour la toxoplasmose, ni pour le CMV (pour mes deux grossesses), j’ai donc dû faire l’impasse sur les légumes crus, la viande rosée ou saignante, l’américain et les gros câlins baveux aux bébés pendant de longs mois. Rajoutez à cela une gynécologue vigilante qui impose des prises de sang tous les mois, le test pour le diabète gestationnel (obligatoire maintenant je pense) et la prise de folates (et de poids) pendant toute la grossesse et vous saurez tout de mes petites routines médicales. Encore aujourd’hui, quand je passe devant le laboratoire où je réalisais les prises de sang ou quand je vois une boîte d’Omnibionta chez une amie enceinte, j’ai des papillons dans l’estomac et la larme au coin de l’œil. Je ne sais pas si je serai encore enceinte un jour, sans doute pas, je chéris donc ces souvenirs comme une maman louve et je regarde mes minus grandir avec émotion. Un premier pas, un premier mot, une première nuit, autant d’étapes qui nous séparent de ces mois de fusion tout en nous rappelant que si nous faisons des minus, c’est bien pour les voir s’épanouir et s’ouvrir au monde sans nous.
Je garde de ces deux fois neuf mois quelques kilos de trop, des souvenirs à illuminer mes nuits sans sommeil et deux beaux minus en pleine santé !! Bien sûr les années qui suivent ne sont pas toujours faciles, il y a la fatigue, les caprices, les doutes et les angoisses mais il y a aussi leurs rires en grelots, leurs jeux de mots et leurs petits pieds sur le sable chaud…
novembre 23, 2016
De jolis souvenirs, c’est bien de les coucher sur papier. Histoire de relire ça dans quelques années.
novembre 23, 2016
oui c’est l’avantage des blogs, des fabriques à souvenirs !
novembre 23, 2016
Moi, j’adore les histoires de petites graines… c’est toujours très émouvant et la tienne ne déroge pas à la règle!
novembre 23, 2016
Merci !
novembre 23, 2016
oui, merci !!
novembre 23, 2016
Très joli article.. C’est vrai qu’on en garde de beau souvenir car on le vit et ça c’est magnifique :*.
novembre 26, 2016
Trois c’est déjà super ! Bon pouponnage !