Voilà, ça y est, enfin, après de longs mois de chômage, j’ai trouvé du boulot et je commence aujourd’hui…
Un job dans le social, mon secteur donc, un poste de direction et dans une asbl qui visiblement traverse une zone de turbulences… Un défi qui tombe à point après ces longs mois hors du monde. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, sans vouloir jouer la malheureuse, le chômage isole… Pas au début, pas quand j’étais enceinte, là c’est pas grave, tout au plus un incident de parcours ou mieux une occasion de se reposer ou de prendre soin du nouveau minus (oui avec mille euros par mois c’est sûr qu’il va pas falloir prendre une bbsitter)… Mais quand ça dure un peu trop cela devient un peu gênant voyez-vous… Les gens, même parfois les proches, ne savent plus très bien s’ils doivent vous poser la question fatidique « t’as retrouvé quelque chose ? » ou pas…
Finalement je ne sais plus très bien si c’est moi qui me suis isolée d’une partie des conversations ou si ce sont les autres mais c’est clair que cela fait plusieurs mois que je ne me sentais plus à ma place à certains moments… Une impression désagréable d’assister en spectateur aux mouvements du monde, à ces humains qui partent au travail ou en reviennent, à ses amis qui parlent de leur quotidien ou de leurs collègues… Pas tout le monde bien sûr, il y a aussi ceux qui soutiennent, qui s’inquiètent, qui posent des questions, qui donnent des coups de pouce ou qui paient discrètement l’addition à la fin du repas au resto. Et, au-delà de cette forme d’isolement et de celui créé par l’absence de sous, il y a également la lourdeur de la machine administrative qui semble vouloir vous broyer sous le poids de petites humiliations ou de tonnes de formulaires. Attention, j’en entends venir certains avec le discours sur la société qui cotise pour nous et les chômeurs qui profitent… Oui, il y a sans doute des tire- au-flanc tout comme il y a des employés qui n’en foutent pas une au boulot… Oui, je suis reconnaissante de vivre dans un pays où l’on m’a prise en charge et épaulée financièrement pendant ces mois sans emploi… Mais, je me suis également rendue compte de la complexité de l’administration (ou plutôt des administrations) qui encadrent le chômage, de la difficulté que cela doit être d’en comprendre les méandres si on ne maîtrise pas tout-à-fait l’écrit ou si on ne saisit pas toutes les nuances, de la rapidité des exclusions et du fait que sans aide des grands-marrants je ne m’ en serais pas sortie avec ce que je touchais…
Bref, fin du quart d’heure engagé, un nouveau départ, un nouveau défi professionnel et surtout une nouvelle organisation pour la famille Minus… Il va falloir jongler entre le boulot, les courses, l’école la crèche et tout cela sans négliger l’essentiel à savoir du temps pour soi, pour eux et pour les amis et la famille… s’organiser sans se perdre, sans devenir des robots ou des obsédés de la to do list… être efficace sans sacrifier la spontanéité, la magie et les têtes à tête en amoureux… Et, finalement, c’est sans doute là que se trouve mon vrai nouveau défi; loin des conflits d’une équipe, d’une place de directrice à remplir et à incarner, le défi d’un nouveau quotidien un peu plus rythmé et un peu plus secoué… Bien sûr Magnus et moi, nous sommes fixés de nouvelles règles d’organisation, bien sûr il y aura de la fatigue et des imprévus, des choses oubliées et des ratages mais je garde en tête mes objectifs : garder du temps pour les minus, la famille et bien sûr Magnus, voir mes amis plus que de raison, écrire sur ce blog et m’investir à fond dans ce nouveau boulot sans y perdre la santé.. Le shopping, le sport , le superflu, les ongles vernis et les obligations sociales qui font chier ce sera pour plus tard…
J’écris cet article pour vous mais sans doute beaucoup aussi pour moi, comme une sorte de petit pense-bête pour les soirs de doute, les lendemains de nuit pourrie ou les jours de découragement. Il va y avoir de la fatigue et un nouveau rythme à prendre, des choses à abandonner et d’autre à apprivoiser, des renoncements et des petites bouches à nettoyer après un biberon, des histoires du soir qu’un autre racontera et des promenades en famille, des week-end en amoureux et des réunions qui tombent mal, des maladies infantiles qui tombent mal et des baby-sitting, mais surtout il va y avoir de la joie! !!
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