Il y a quelques semaines, après quelques mois de recherches et d’attente, une centaine de caisses et sans doute autant de cheveux blancs, nous avons posé nos valises dans notre nouvelle maison. Une maison assez grande pour accueillir notre famille recomposée et surtout offrir à chaque minus une chambre personnelle. Une maison assez petite pour abriter nos secrets et nos doutes, pour se sentir bien à deux comme à six. Une maison dotée de deux salles de bain parce que la cohabitation une semaine sur deux à six dans une seule pièce d’eau, cela commençait à devenir tendu. Une maison chaleureuse située dans ma commune préférée de tous les temps et à quelques mètres de l’école primaire des minus et de leur future école secondaire. Cette proximité sera synonyme de qualité de vie et de temps gagné pour moi et d’autonomie pour eux.
Un maison comme un nouveau départ après trois années chamboulées. Une maison comme une page blanche qui, je l’espère, ne connaîtra ni confinement ni séparation. Bien sûr, elle ne sera jamais le témoin des premiers pas des minus, elle ne rattrapera pas le temps perdu et n’a pas de pouvoir magique mais elle permettra sans doute à chacun de trouver sa place dans un nouveau système familial. Pour y vivre heureux, il faudra apprendre les compromis (le gouvernement belge a coté d’une famille recomposée c’est de la gnognotte) et la souplesse, écouter les silences et tolérer les tempêtes, s’apprivoiser et se pardonner. Comprendre une fois pour toutes que même si 2+3+3 ça ne fait pas 6 c’est pas grave puisqu’il parait que quand on aime on ne compte pas.
Déménager c’est toujours l’occasion de faire le tri au sens propre comme au figuré. Le tri entre l’essentiel et le superflu, entre les souvenirs qui nous nourrissent et ceux qu’il est temps de laisser partir. L’occasion de se libérer de quelques vieilles habitudes, de cette collection de pin’s amassées dans les années 80 mais aussi de retomber sur ce vieux jeans qui nous fait toujours un aussi joli cul. De se vautrer dans les vieilles photos des minus et de verser une larme devant leurs petites chaussures pointure 19.
M’enraciner dans un nouveau ailleurs cela me fait toujours l’effet d’une naissance : tout est possible c’est à la fois grisant et merveilleux. Et même si cela ne devait durer que quelques années, c’est une page que j’ai hâte d’écrire.
juillet 21, 2022
v825gf
septembre 23, 2022
1flesp
septembre 30, 2024
afwyqi